Kevin Tymen

Kevin Tymen État des lieux à l'issue de 3 ans de fonctionnement

On ne s'étonnera pas que Kevin Tymen ai été convaincu par son expérience de la gestion du pâturage engrangée pendant un premier stage de BTS au Royaume-Uni. Il l'a poursuivi par (3 ans avec dont 6 mois sur l’ile du nord)  deux autres séjours de 3 mois dans l'Île du Nord en Nouvelle-Zélande, auxquels il a ajouté un salariat d'un an.


Pensez donc, un fils d'agriculteur pour qui le pâturage était déjà important, qui s'interrogeait sur l'adaptabilité de ses vaches, et qui ne cessait de pousser plus loin son système… De retour dans le Finistère à un moment charnière pour l'exploitation familiale, Kevin a pourtant choisi de poursuivre seul l'aventure de l'installation après un an et demi de consulting pour PatureSens. Une aventure toute personnelle, dont il fait l'état des lieux après 3 ans de fonctionnement.

Kevin Tymen

Kevin Tymen Plonevez, sud Finistère, à proximité de Douarnenez Installation le 1er février 2020

Parrainage

Kevin souligne d'abord l'ouverture d'esprit de son cédant – (qui l'a salarié via le service de remplacement) qui lui a concédé un contrat de parrainage pendant 4 mois jusqu'en janvier 2020 – déjà largement utilisateur du pâturage, parfaitement conscient que le projet du nouvel arrivant allait pourtant bousculer un système rodé comportant 50 Holstein à 7500 kg.

Kevin anticipe son installation en achetant 65 génisses kiwi irlandaises dès juin 2019. Dès la première année de production, le nouveau troupeau était composé d'un tiers de Holstein et deux-tiers de ses irlandaises qui n'ont vendu que 250000 litres tandis que le prévisionnel indiquait 350000 litres.


Hyper-pessimiste

Avec réalisme, le jeune éleveur exprime par un conseil qui peut dérouter : "Soyez hyper-pessimiste sur la production lors de l'installation." Le troupeau d'aujourd'hui en agriculture biologique compte 115 VL en monotraite, dont les vêlages sont groupés au printemps et qui produisent désormais 350000 litres de lait. Un effort reste à faire consent Kevin, mais l'objectif sera atteint d'ici un an. Pour compenser, la maîtrise des charges est une priorité.

Ses 115 vaches vêlent en l'espace de 9 semaines, tout en visant prochainement un ambitieux 70% des vêlages répartis sur 3 semaines. Un constat permet de l'envisager : 1.5% des vaches sont de vides à l’issue du bilan annuel.


40h hebdomadaires

La stabulation initialement prévue pour 50 vaches est utilisée de manière différente : les 115 d'aujourd'hui y circulent uniquement au moment de la traite. Dans la salle de traite 2x10 double équipement, il suffit de 1h50 par jour pour collecter 18-19kg par vache. La tâche est donc rapide en l'absence de prélavage, hors période de distribution d'enrubanné à cause d'éventuelles butyriques.

Ce faible temps de présence en salle de traite contribue à 40h de travail hebdomadaires depuis un an, même dans le cadre de l'étalement des vêlages entre février et fin avril. D'ailleurs, le double repas quotidien des veaux reste la seule astreinte du soir.

Vaches au balegrazing

Balegrazing hivernal.

Gros potentiel fourrager

Le parcellaire de 62ha SAU en comporte 58ha accessibles, majoritairement sur du limon profond qui, dans d'autres situations, permettraient l'équivalent de 15t MS de maïs ou 90q de céréales. Ces terres portantes permettent à la fois rendements, qualité, pâturage précoce, et gros potentiel fourrager de 14t MS/ha que Kévin estime à 13t valorisées. Il mesure chaque lundi la hauteur de ses mélanges de RGA+TB+plantain lancéolé+fétuque qui nécessitent 1h 45 lors de chaque état des lieux hebdomadaire.

Le de coupage parcellaire est en paddock fixe d’environ 1,1ha. Ces paddocks sont valorises en 24h. L'hiver, les paddocks sont valorisés en 9 jours en fil avant/arriere prévues pour 3 jours de présence sont assistées par 270 boules de foin distribuées en balegrazing.

Le mode d'avancement "fil avant – fil arrière" des génisses déconcertent un brin celles-ci lorsqu'elles rejoignent le troupeau qui sera trait. "Elles s'adaptent rapidement," constate Kévin.

Parcellaire Kev Tymen

Attractivité

Moins de trois ans après son installation, et quelques expériences rapidement comprises, des objectifs sont maintenus : 2 vaches produisant 7000 litres/ha, et 2000€ EBE/ha. D'autres sont posés sur le papier : élever à l'herbe tous les veaux croisés Hereford et Angus jusque l'âge adulte et pesant 280 kg carcasse, destinés au programme Herbopack de Charal. En termes de revenu, tenter de parvenir à un meilleur taux horaire qui n'était que de 13,5€/heure en 2022, d'autant qu'un achat de foncier de 30ha se profile pour 2029.

Enfin, limiter les tâches, structurer le temps de travail pour limiter celui des week-ends, embauche d'un mi-temps permet de "ne pas s'oublier", de s'épanouir en dehors… et s'occuper utilement pendant l'hiver, devraient être rapidement atteignable. En résumé, de quoi rendre le métier attractif.

Main d'Oeuvre 

1.5 UTH 

Précipitations

1150 mm

Surface Totale 

62 ha 

Surface pâturée 

62 ha

Type de pâturage VL 

Tournant dynamique 

T MS / Ha / An

10 Tonnes

Tonnage entrée

3.2 T MS 

Tonnage sortie

1,5 T MS

Vaches traites 

105

Races

Kiwicross

Période vêlage 

Février - mars 

Durée des vêlages 

10 semaines

Détection chaleurs 

Peinture

Date début IA 

25 Avril

Date entrée taureaux 

 5 Mai

Taux gest. 6 semaines

70 à 90%

Cycle de traite 

Monotraite 

Date fermeture SdT

1er Décembre

Lait / Vache 

3500

TB / TP 

49.6 / 38.5

EBE / 1000L 

303€

EBE/ Ha SFP Lait 

1322€





Vacances 

3 à 4 semaines /an 

Week-End 

1 par mois